En bref
Le 8 avril 2025
De 9h00 à 18h00
Misha (Université de Strasbourg)
5 allée du Général Rouvillois, 67000 Strasbourg
salle de Conférence
Tram C/E/F arrêt Observatoire
Entrée libre
Journée organisée par Anaëlle BEIGNON et Nolwenn MAUDET, avec le soutien de l'ACCRA et de l'ANR, dans le cadre du champ de recherche « Environnements numériques et médiatiques » (projet « limites numériques »)au sein du programme de recherche « Cultures visuelles ».
Le numérique nous apparaît généralement à travers des images, des mots, des pictogrammes, des métaphores ou encore des interactions… Derrière ces choix de design en apparence techniques, il y a une manière très particulière de présenter et promouvoir cet ensemble socio-technique : celle d’un numérique sans matière, sans friction et sans impact (Ensmenger, 2018). Pire, le numérique participe à une forme de greenwashing en étant promu comme une solution technique à des problèmes environnementaux via les discours de la dématérialisation et de l’optimisation. Les représentations du numérique se placent ainsi dans la continuité de discours dominants qui reposent sur un optimiste technologique (Strand, 2018).
Or ces choix de représentation, qu’ils soient conscients ou pas, participent à développer des imaginaires qui conditionnent la manière dont le numérique est envisagé, conçu et pratiqué. Nous intégrons sous le terme imaginaires autant les perceptions, modèles mentaux et théories populaires (folk theories) du quotidien que les promesses, discours et images de futurs possibles. À mesure que les outils numériques deviennent plus fluides d’utilisation, plus rapides et plus user-friendly, les ressources environnementales (et humaines) engagées pour parvenir à ces résultats sont de plus en plus conséquentes (Magee et Devezas, 2017).
Les représentations du numérique participent alors à nourrir un imaginaire largement hors-sol du point de vue de ses impacts environnementaux. Cette journée d'études interroge le croisement de ces deux dynamiques : l’opacification par le design (Cellard et Masure, 2019) des moyens mis en œuvre pour faire fonctionner un service numérique ; et la croissance continue des impacts environnementaux du secteur numérique.
Avec cette journée d’études, nous souhaitons ouvrir la réflexion sur la place du design dans la production de ces représentations, afin de comprendre en quoi elles nous éloignent d’une pratique plus écologique du numérique. En regard, nous souhaitons explorer d’autres voies possibles, d’autres alternatives, dans un travail de « pluralisation des fictions » (Masure, 2017), sans oublier les enjeux qui entourent leur co-existence avec les services numériques déjà implantés.