Ouvrage original
Auteur : Pierre Litzler
Editeur : UFR des Arts, Université de Strasbourg
Collection ACCRA : « Cahiers Recherche »
ISBN : 9782916058009
Parution : février 2005
Prix : 5 EUR
L'architecture, un nouvel espace pour l'art ? Le statut du Terminal de Zaha Hadid est à priori paradoxal et inaccoutumé. Celui-ci prétend en effet relever de l'art public tout en revendiquant une définition pleinement architecturale et urbaine. Cette situation est également inédite dans le contexte de la commande publique car, de manière générale, l'intervention plastique tend généralement à pallier un déficit de sens dans le construit : elle se substitue habituellement à une absence ou une carence de l'architecture —les architectes semblant incapables de répondre en même temps aux contraintes liées à l'édification et aux exigences d'une posture artistique qui interroge la matérialité de l'œuvre à travers sa poïétique. Or, pour le terminal de Zaha Hadid, c'est la présence et la force d'une architectonique qui nous interpellent; et c'est à travers son « architecturalité » même, que l'identité artistique de l'œuvre se manifeste. Ainsi se déploie une dimensions qui transcende l'écheveau astreignant des contraintes urbaines et architecturales, donnant des réponses adéquates au programme imposé tout en ouvrant des perspectives inattendues vers d'autres horizons artistiques. Doit-on considérer cet exemple comme un épiphénomène sans lendemain, un isolât dans l'océan de l'art actuel, ou comme l'émergence et la préfiguration d'une attitude nouvelle? L'architecture ouvrirait-elle de nouveaux espaces pour l'art ? De tout temps l'art, l'architecture et la ville ont eu des destins croisés, voire confondus. L'art public actuel n'est qu'un avatar de cette histoire mêlée, enchevêtrée. Initialement « support » ou « espace » de l'art public, l'architecture ne parviendrait-elle pas à donner une présence, un sens, à travers son essence, et à produire un art particulier qui interroge et transforme le monde par la manière de construire un abri et de faire habiter les hommes ? L'évolution des arts et particulièrement de l'art public, ne doit-elle pas conduire l'architecture à s'engager vers de nouvelles attitudes créatives ?