En bref
En musique comme dans les arts visuels, le design ou les arts de la scène et de l’écran, les recherches récentes reconnaissent la performance plastique, scénique ou interprétative comme composante d’une œuvre ou d’une expression artistique. Ainsi, Nicholas Cook (Analysing Musical Multimedia, 1998) considère que la performance musicale « devrait être considérée comme une source de signification en soi », tandis que Patrice Pavis (Dictionnaire de la performance et du théâtre contemporain, 2014) montre que le théâtre s’est émancipé de la représentation traditionnelle en empruntant des traits à ce que les arts visuels désignent comme « performance ». D’autres chercheurs ou artistes travaillent sur le concert, la représentation publique, le cinéma « élargi », la conférence performée ou les rituels magiques, parce qu’ils autorisent une réévaluation des formes d’expression, et de leur sens.
La thématique Gestes, performances, représentations du « séminaire inter-arts » de Master 2 permet à ce groupe de travail de mener une première phase de recherche, de 2016 à 2018, en confrontant différentes manières de comprendre une œuvre, un spectacle ou une improvisation (forme, contenu artistique, support, signification, etc.) à la façon dont l’interprète ou le créateur la « projettent » devant un public, sur scène, ou dans d’autres lieux de présentation. Il s’agit également d’étudier les processus de production et de représentation au regard de leur réception, et donc d’explorer les allers et retours entre la forme de l’œuvre – ses caractéristiques « fixées » par l’écrit ou par des esquisses plus ou moins formalisées – et sa mise en œuvre, son geste, sa performance, selon le sens générique des études anglophones de Performance studies ou de reenactment (Richard Schechner, Performance Studies: An Introduction, New York, Routlege, 2002).