Sarah Ung a soutenu la thèse Pratiques réticulaires. Approches et représentations de l'errance dans la création artistique contemporaine, sous la direction de Daniel Payot et d'Eric Laniol. Cette recherche doctorale explore le thème de l’errance dans le champ contemporain des pratiques artistiques. Telle une représentation symptomatique de notre époque investie par flux (migratoires, économiques, culturels), l’errance revêt l’aspect d’un faisceau d’interactions. Elle identifie des caractères pluriels (de signes, d’images, de produits) qui sont des indicateurs de formes dispersées et de mises en relation. L’enjeu principal de cette recherche réside dans la compréhension de ce phénomène interdépendant de son contexte global et mouvant. En effet, il s’agit de montrer que l’errance manifeste des éparpillements par influences (culturelles, historiques, disciplinaires) ainsi que par incidences (erreurs, hasard, aberrance). Habituellement abordée comme traversée physiquement éprouvée au gré des aléas, l’errance est ici présentée dans une version symbolique, où elle se montre immobile tout en restant sensible aux afflux. Ce travail confronte diverses œuvres aux concepts fondamentaux suivants : le « rhizome » (Gilles Deleuze et Félix Guattari) ; la « créolisation » et/ou l’ « archipel » (Édouard Glissant) ; le « radicant » et le « sémionaute » (Nicolas Bourriaud) ; ainsi que l’ « agencement-constellation » (Anne Immelé). Ces concepts viennent éclairer les représentations contemporaines de l’errance à travers un fil conducteur qui est celui d’une progression par approches réticulaires (par réseaux) réelles ou symboliques. L’errance artistique s’impose comme une totalité de singularités mises en correspondance, qui figure les complexités de notre rapport au monde, telle une « unitas multiplex » (Edgar Morin, Introduction à la pensée complexe, 1990).
Docteur depuis 2021, elle enseigne actuellement à la Faculté des arts de l'Université de Strasbourg.