Performance de La Ribot, Mathilde Monnier et Tiago Rodrigues « Please, please, please » 7 et 8 avril 2020

Sommaire

 

Annulée

Pôle Sud CDCN
1 rue de Bourgogne, 67100 Strasbourg

Entrée payante (de 6 à 22 Eur)

 

     Performance organisée par Guillaume SINTES, avec le soutien de l'ACCRA, de la Faculté des arts (université de Strasbourg), de l'IdEx Université & Cité (université de Strasbourg), du SUAC (université de Strasbourg), du Pôle-Sud CDCN, du CCN/Ballet de l'Opéra national du Rhin, de la BNU, du TNS, des Cinémas Star, du Centre national de la danse et de la compagnie MM, dans le cadre de la Résidence « Déroutes chorégraphiques avec Mathilde Monnier » organisée du 27 janvier au 20 mai 2020.

     Depuis un premier spectacle créé en 2008 et qui a fait date dans les mémoires, Gustavia, Mathilde Monnier et Maria La Ribot ont scellé une sorte de patrimoine commun. On les retrouve ensemble dix ans plus tard dans Please, Please, Please. Selon les propres termes du metteur en scène Tiago Rodrigues qui les a rejoint pour cette nouvelle aventure : « Elles sont comme deux sœurs artistiques avec leurs codes implicites ». On peut y ajouter qu’elles font mouche avec leurs jeux de mots et de corps, leurs prises de paroles étonnamment décalées mais si expressives dans leur adresse au public. Et c’est tout l’intérêt de Please, Please, Please que de déployer cette forme de dialogue spécialement imaginée en pensant aux jeunes générations.

     Sur scène rôde le fantôme de Kafka. Mais la sensation d’inquiétude collective qui en émane y prend des tonalités plus légères et malicieuses. Porteuses ou emportées par cette fable d’aujourd’hui composée d’une dizaine d’histoires courtes, le tandem féminin de renom formé par Mathilde Monnier et La Ribot court, bat la cadence et tour à tour s’effondre, se cache ou se dévoile. Métamorphosées par la mise en scène de Tiago Rodrigues, les deux artistes semblent ainsi sceller une sorte de pacte pour interroger ensemble l’urgence du monde à venir, échangeant leurs rôles respectifs ou imaginant entre autre de radicaux échanges entre mère et fille.

     Tantôt discursif ou performatif, le propos du dramaturge portugais et des deux chorégraphes circule entre différents mondes, parfois absurde et fantastique, il est aussi inquiet et politique. Il rend compte de la vision ambivalente que le trio porte sur le monde, interrogeant notamment les dangers de la soumission et la nécessité du refus. Il semble que la métamorphose devienne ici un principe d’émancipation, une manière de faire face à notre époque et d’accueillir la lutte désespérée des nouveaux insoumis.

     France, Espagne, Suisse, Portugal / Duo / 90'.