Mike Zimmermann Symbiose et cinéma : pour une esthétique du vivant

En bref

 

Le 18 décembre 2025
à 14h00

Institut Le Bel (université de Strasbourg)
4 rue Blaise Pascal, 67000 Strasbourg
salle Ourisson

Entrée libre

 

     Mike ZIMMERMANN soutient le jeudi 18 décembre 2025 sa thèse en cinéma et audiovisuel intitulée « Symbiose et cinéma : pour une esthétique du vivant », et effectuée sous la direction de Benjamin THOMAS (professeur à l’université de Strasbourg, directeur-adjoint de l’ACCRA) à l'université de Strasbourg, avec le soutien de l'ACCRA.

Composition du jury

     Le jury est composé de :

  • Rémi FONTANEL, professeur en études cinématographiques à l’Université de Lyon 2 Lumière (France) - rapporteur
  • Stefen KRISTENSEN, professeur en esthétique à l’Université de Strasbourg(France)
  • Philippe RAGEL, professeur en études cinématographiques à l’Université Jean Jaurès de Toulouse (France) - rapporteur
  • Marie REBECCHI, maître de conférence en esthétique et histoire du cinéma à l’Université Aix-Marseille (France)
  • Benjamin THOMAS, professeur en études cinématographiques à l’université de Strasbourg (France)
  • Aline WIAME, maître de conférence en arts et philosophie à l’Université Jean Jaurès de Toulouse (France)

Résumé

     Dans Le Cinéma du diable (1947), Jean Epstein relève au moins trois choses d’importance : le cinéma est une machine psychologique ; le cinéma invente un espace qui ressemble à celui du rêve (espace et lois sans limites physiques et biologiques) ; le cinéma assemble des choses hétérogènes et brouille les frontières du vivant et de l’inerte. À partir d’un tel constat, la présente thèse entend explorer la possibilité d’une pensée symbiotique des images, au plus près des puissances du cinéma et de son désir, toujours plus grand d’animer un monde organique sans démarcation. Au cinéma, l’image symbiotique invente des cosmologies et des organismes impossibles, qui s’étendent hors de leurs limites corporelles. De nombreuses propositions filmiques élaborent, au cœur de leur économie figurative, un discours sur la réécriture des propriétés du vivant. Une telle réflexion par l’image suppose ainsi de s’intéresser aux opérations plastiques et aux formes inventées par les films en question. On appellera donc ici symbiotes tous les corps de cinéma conditionnés par la symbiose. On aura l’occasion d’en voir les différentes typologies en passant par le traitement filmique opéré par Georges Méliès et ses corps cartonnés sphériques, Jean Epstein et ses corps filamenteux, Fernand Deligny et ses corps ligaturés, Jaco Bouwer et ses corps composts, Alex Garland et ses corps mosaïques. Toutes ces actualisations, dans leur diversité, nous rappellent que la symbiose n’est pas une figure unique ; elle n’a pas de motif définitif et ne produit pas de modèle absolu. C’est néanmoins en suivant l’hyper-réactivité des corps de cinéma dans l’univers du film, l’instabilité du milieu filmique et la mutabilité des objets que nous entreprendrons de mieux cerner les puissances de symbiose au cinéma. 

Abstract

     In Le Cinéma du diable (1947), Jean Epstein highlights at least three key points: cinema is a psychological machine; cinema represents a space resembling the dream area that is unconstrained by physical and biological laws; and cinema brings together heterogeneous elements, blurring the boundaries between living and inanimate. Based on the observations, the present thesis seeks to explore the possibility of a symbiotic thought of images, as closely as possible related to the powers of cinema to animate an organic world without boundaries. The symbiosis image in the filmic universe proposes unnatural organisms who extend out of their biological limits. Many filmic propositions elaborate, at the heart of their figurative economy, a discourse on the rewriting of the properties of the living. Such reflection through images requires attention to the invented forms of the films in question. We will therefore call symbiotes here all the cinematic bodies conditioned by symbiosis. Their various typologies will be observed through many examples found in films of Georges Méliès, Jean Epstein, Fernand Deligny, Jaco Bouwer, and Alex Garland. All these actualizations, remind us that symbiosis is not a single figure; it has no definitive motif and produces no absolute model. Nevertheless, by following the hyper-reactivity of cinematic bodies within the filmic universe, the instability of the cinematic medium, and the mutability of objects, we will endeavor to better grasp the symbiosis aesthetics in cinema.