Notre étude se fonde sur un corpus homogène de chansons françaises composées entre c. 1400 et 1425. Le répertoire pris en considération a été établi à partir des anciens cahiers (V à VIII) du manuscrit Oxford bod. 213. Nous avons sélectionné, sur critère stylistique, 82 compositions. Celles-ci font montre de nombreuses caractéristiques, notamment structurelles, que nous soulignons dans notre étude à travers l'exemple, principalement, des chansons attribuées à Richard Loqueville et Pierre Fontaine. Ces deux compositeurs témoignent, dans leurs compositions respectives, d'une grande cohérence stylistique et d'une maîtrise remarquable de certains idiomes qui s'apparentent à des « formules récurrentes et stéréotypées ». En cela, ils peuvent être considérés comme de parfaits représentants de l'esthétique musicale communément désignée sous l'appellation du « nouveau style ». La première partie de notre étude porte principalement sur la mise en évidence et l'interprétation fonctionnelle de certaines « formules » rythmiques dont l'emploi systématique au sein des chansons étudiées impose le sentiment d'une grande homogénéité du répertoire. La seconde partie de ce travail souligne plus spécifiquement l'aspect « protéiforme » du corpus étudié et témoigne de l'interchangeabilité de ces « formules ». Nous y formulons de nombreuses hypothèses liées à la transmission du répertoire et à l'influence, souvent manifeste, des scribes dans ce processus. Nous élargissons alors nos discussions à des chansons anonymes et à d'autres compositeurs tels Briquet et Johannes Cesaris. L'ensemble des chansons étudiées est accessible en annexes sous forme de transcriptions.