Cette thèse (relevant de la recherche-création) analyse l'impact de l’image numérique sur la production picturale contemporaine. Elle interroge la manière dont l'usage des écrans, et des images virtuelles pourraient modifier notre perception, notre pratique et notre conception des images picturales. Trois modèles de réception ou de réaction au numérique sont identifiés. Le premier modèle se caractérise par le maintien des conventions picturales ; les références au numérique y sont indicielles et n'affectent que discrètement l'apparence du medium . Le deuxième modèle intègre consciemment les codes visuels du langage numérique, mais sans compromettre significativement l'essence picturale des œuvres. Enfin, le troisième modèle adopte une posture critique de résistance. Celle-ci privilégie le recours à des techniques antagonistes aux codes du numérique et s'attache à en dénoncer l'esthétique dominante tout en pointant les failles de son système de représentation. Comparativement aux déplacements imposés à a peinture par la photographie, cette étude invite à nuancer l'incidence du tout numérique sur une pratique fortement redevable à ses repères fondateurs. Elle s'attache néanmoins, par le recours à des démonstrations et des expérimentations pratiques, à déceler les signes d'un conditionnement visuel manifeste et la mutation sensible des écritures et des valeurs plastiques de notre temps.
This thesis (part of the research-creation programme) analyses the impact of the digital image on contemporary pictorial production. It examines the way in which the use of screens and virtual images could modify our perception, our practice and our conception of pictorial images. Three models of reception or reaction to digital technology are identified. The first model is characterised by the maintenance of pictorial conventions; references to the digital medium are incidental and only discretely affect the appearance of the medium. The second model consciously incorporates the visual codes of digital language, but without significantly compromising the pictorial essence of the works. Finally, the third model adopts a critical stance of resistance. It favours the use of techniques that are antagonistic to the codes of digital art, and sets out to denounce its dominant aesthetic while pointing out the flaws in its system of representation. Compared with the shifts imposed on painting by photography, this study is an invitation to qualify the impact of the all-digital world on a practice that owes much to its founding references. Nevertheless, using demonstrations and practical experiments, it endeavours to detect the signs of an obvious visual conditioning and the sensitive mutation of the writings and plastic values of our time.