Izabella Lubiniecka L'Esthétique du temps autour de l'art de Roman Opalka

En bref

Le 26 avril 2011

(université de Strasbourg)
67000 Strasbourg

Entrée libre

 

     Izabella LUBINIECKA soutient le mardi 26 avril 2011 sa thèse en esthétique intitulée « L'esthétique du temps autour de l'art de Roman Opalka », et effectuée sous la direction de Jean-Marc LACHAUD (professeur à l’université de Strasbourg, membre de l’ACCRA) à l'université de Strasbourg et avec le soutien de l'ACCRA.

     Des informations supplémentaires liées à la thèse peuvent être consultées sur les sites theses.fr ou du SUDOC.

Composition du jury

     Le jury est composé de :

  • Jean-Marc LACHAUD, professeur en philosophie de l'art et esthétique à l'université de Strasbourg (France)

Résumé

     En 1965, Roman Opalka ouvre son nouveau programme de peindre le temps en inscrivant la progression continue des nombres. Désormais, l’artiste remplit chaque toile par des séries de nombres blancs sur fond noir qui s’éclaircît, et ceci jusqu’à la fin de sa vie. Opalka livre à nos yeux sa vie, sa durée. Le « moi » de l’artiste et le sujet représenté sont inséparables. Ce travail s’intéresse à la valeur intime et artistique du programme d’Opalka. Il analyse les possibilités de penser le temps par l’intermédiaire de l’art et questionne les conditions d’une apparition plastique du temps, ainsi que les structures de cet apparaître. Les analyses phénoménologiques de Husserl et Heidegger au sujet du temps aident à découvrir le fait que les œuvres de Roman Opalka révèlent un apparaître du temps et non pas le temps en tant que tel. Dans la démarche opalkienne, il ne s’agit pas de pénétrer la manière dont le temps est saisi, mais la façon directe selon laquelle le temps est « éprouvé». A travers l’examen de la surface monochrome, ce travail analyse la partie indicible de la peinture, c’est-à-dire le silence d’une trace artistique. Il aborde également la question de l’éphémère et de l’inapparent, pour se focaliser ensuite sur la manière dont Opalka relève la catégorie d’éphémère au rang d’une nouvelle dimension de l’art. Cela permet de développer l’idée selon laquelle cette peinture donne à voir l’apparaître même et non pas ce qui apparaît. Ces recherches se concentrent également sur la problématique de la finitude, qui est au centre de la réflexion opalkienne sur le temps. Parce que cette existence picturale révèle non seulement une mise en corps de la vie, mais aussi sa mise à mort.

Abstract

     In 1965 Roman Opalka embarked on his new project: to depict time by the inscription of a continuous series of numbers. Ever since, the artist has filled each successive canvas with series of white figures on a black ground witch would lighten. Hence, the sequence of canvases moves inexorably towards the invisible. He intends to go on doing so for the rest of his life. Artist book to us his life, his duration. Through the poetic interplay of these luminous transparencies, the artist strives to show what cannot be seen, to conjure into existence a non-image of white. In these canvases the unbearable lightness of the colour is revealed as substance, rather than as a mere attribute or accident. It explores the possibilities of thinking time through art and questions the conditions of an artistic appearance of the time. Phenomenological analysis of Husserl and Heidegger on time, helps us to discover that the works of Roman Opalka reveal a time and not time as such. This analysis also touch upon the matter of the ephemeral and the unapparent. Finally, we shall focus on the way that Opalka raises the ephemeral to the level of a new artistic dimension. This will permit us to develop the idea of how the painting shows us the very act of appearing, and not that which appears. It is no longer to penetrate the way the time is captured, but rather the direct way that the time is « proven ». The consequence of accepting this position is the understanding of time as a major category of contemporary philosophy, and especially phenomenology. This research is also focused on the problem of finiteness that is central to the thinking of Opalka on time.