Hamed Farnia Shalmani Architecture contemporaine et théorie de la déconstruction : le processus architectural à l'épreuve de la philosophie

En bref

Le 6 mars 2015

(université de Strasbourg)
67000 Strasbourg

Entrée libre

 

     Hamed FARNIA SHALMANI soutient le vendredi 6 mars 2015 sa thèse en arts (architecture) intitulée « Architecture contemporaine et théorie de la déconstruction : le processus architectural à l'épreuve de la philosophie », et effectuée sous la direction de Daniel PAYOT (professeur à l'université de Strasbourg, membre de l’ACCRA) à l'université de Strasbourg et avec le soutien de l'ACCRA.

     Des informations supplémentaires liées à la thèse peuvent être consultées sur les sites theses.fr ou du SUDOC.

Composition du jury

     Le jury est composé de :

  • Xavier BONNAUD, professeur en architecture à l'Ecole nationale supérieure d'architecture de Paris-la-Villette (France)
  • Jean-Louis DEOTTE, professeur en esthétique à l'université Paris8-Vincennes-Saint-Denis (France) - rapporteur
  • Pierre LITZLER, professeur en arts visuels à l'université de Strasbourg (France) - président du jury
  • Alexis MEIER, maître de conférences en théorie et projet de la conception architecturale et urbaine à l'Institut national supérieur des sciences appliquées de Strasbourg (France)
  • Daniel PAYOT, professeur en philosophie de l'art à l'université de Strasbourg (France)
  • Chris YOUNES, professeur en philosophie et psychosociologie à l'Ecole nationale supérieure d'architecture de Paris-la-Villette (France) - rapporteur

Résumé

     Dans cette thèse, nous nous intéressons aux relations spécifiques entre l’architecture et la philosophie dans une période bien précise de l’histoire de l’architecture. Notre recherche consiste en une analyse approfondie du processus de la conception architecturale approchée à partir de la philosophie de la déconstruction. Il ne s’agit pas d’aborder de façon générale le domaine trop vaste des emprunts que les architectes peuvent faire à la philosophie, mais bien de se limiter à une entrée beaucoup plus précise, en partant d’une interrogation portant sur les relations que les architectes dits « déconstructivistes » entretiennent avec un courant de la philosophie connu, depuis les écrits du philosophe français Jacques Derrida, sous cette même appellation de « philosophie de la déconstruction ». L’enjeu est d’étudier le processus de conception architecturale, son passage par des concepts et son aboutissement dans des formes, en le référant à la philosophie et en se demandant en particulier comment les architectes utilisent des références philosophiques. Pour arriver à une assimilation plus rigoureuse de la pensée déconstructive en architecture, l’architecte américain Peter Eisenman a proposé une interprétation du processus de conception architecturale proche de la logique textuelle. Ce processus s’appellera chez Eisenman la « décomposition ». Notre problématique majeure sera d’essayer de comprendre quels outils à la fois théoriques et pratiques utilisent les architectes contemporaines afin de restructurer une conception architecturale influencée par la pensée déconstructive ? Le but était d’arriver à donner à la déconstruction en architecture un aspect et une définition précis, au-delà loin des seules images métaphoriques que certains architectes peuvent proposer de cette notion. De là dépendait le choix des œuvres analysées comme exemples de ce mouvement, mais aussi l’élucidation que nous tentions du processus de conception architecturale issu de cette notion de déconstruction. Notre but était de parvenir à donner une figure esthétique, théorique, fonctionnelle et opérationnelle à un mouvement architectural. Nous avons construit notre projet de recherche autour de quatre problématiques et hypothèses majeures qui résument de façon générale le chemin parcouru. La première interrogation vise l’origine de ce mouvement, dans la mesure où il est au croisement de ses deux disciplines divers, la philosophie et l’architecture. Est-il possible que ce mouvement soit le fruit d’une transformation philosophique en architecture, détaché de toute théorie architecturale antérieure ? Ou bien n’est-il que le développement d’une ou plusieurs idéologies antérieures en architecture ? Notre deuxième interrogation est orientée vers une compréhension de la source philosophique – les écrits de Jacques Derrida – et le processus d’une critique de la métaphysique chez le philosophe. Qu’est-ce que la déconstruction? La troisième interrogation vise une analyse concrète entre les données philosophiques et les œuvres architecturales. Comment l’architecture, art de construction par excellence, peut-elle devenir une déconstruction d’elle-même ? Dans quelle (s) limite (s) est-il possible de réduire la déconstruction à des connaissances définissables, comme semble malgré tout l’exiger l’architecture ? Ainsi, la dernière interrogation principale de notre projet vise l’impacte de ce mouvement sur l’architecture en globale et l’architecture contemporaine.

Abstract

     In this thesis, we focus on the specific relationship between architecture and philosophy in a specific period in the history of architecture. Although our research analyzes the process of architectural design through the philosophy of deconstruction, it does not generally address too broad field of philosophy. In fact, the project undermines the effects of the philosophical method of deconstruction on architecture and the so-called deconstructivists' concern with "philosophy of deconstruction" known from the writings of the French philosopher Jacques Derrida. In other words, the challenge is to study the process of architectural design, its association with concepts and its effect on forms, by referring to philosophy and in particular by claiming how architects use the philosophical references. To achieve a more precise assimilation of deconstructive thought in architecture, American architect Peter Eisenman proposed an interpretation of the architectural design process close to the textual logic. For Eisenman, this process is called "decomposition". Our major issue is to try to understand what theoretical tools and practices are used at the same time by the contemporary architects to restructure an architectural design influenced by the deconstructive thought. The aim is to give the deconstruction in architecture, a specific dimension and precise definition, far beyond the few metaphorical images that may offer some architects of thisconcept. Although we require analyzable projects to achieve a clear-cut definition, we have tried to elucidate the architectural design process resulting from the notion of deconstruction. Our goal is to achieve an operational, functional, theoretical and anaesthetic figure in an architectural movement. We have carried out our research project around four major issues and assumptions that generally summarize achieved progress. The first question examines the origin of this movement, in so far as it is at the crossroads of two different disciplines, philosophy and architecture. Is this architectural movement theresult of a philosophical transformation in architecture apart from any previous ideologies in architecture or is it the product of the development of one or more ideologies ? Our second question is directed towards an understanding of the philosophical source in the writings of Jacques Derrida and the process of critique of metaphysics for him. What is deconstruction ? The third question is about the concrete analysis between philosophical data and architectural works. How architecture, art of construction by excellence, become a deconstruction itself ? To what extent is it possible to reduce the deconstruction to a definable knowledge that the architecture can use it ? Thus, the last main question of our project highlights the impact of this movement on architecture in global and contemporary architecture.