Elvio Cipollone Les comportements harmoniques caractéristiques de la « pop music » et leur relation avec les principes de la tonalité

En bref

Le 30 octobre 2009

(université de Strasbourg)
67000 Strasbourg

Entrée libre

 

     Elvio CIPOLLONE soutient le vendredi 30 octobre 2009 sa thèse en musicologie (analyse musicale) intitulée « Les comportements harmoniques caractéristiques de la « pop music » et leur relation avec les principes de la tonalité », et effectuée sous la direction de Xavier HASCHER (professeur à l’université de Strasbourg) à l'université de Strasbourg et avec le soutien de l'ACCRA.

     Des informations supplémentaires liées à la thèse peuvent être consultées sur les sites theses.fr ou du SUDOC.

Composition du jury

     Le jury est composé de :

  • Xavier HASCHER, professeur en musicologie à l'université de Strasbourg (France)

Résumé

     Cette thèse considère la « pop music » du point de vue harmonique, ce qui en fait, en France, un travail de pionnier : au lieu de traiter les enjeux sociologiques liés à la production ou à la réception de ce répertoire, elle se propose, en effet, de l'analyser. La décision de considérer enfin la « pop music » comme un produit artistique, et non seulement commercial, permet de faire surgir les questions musicalement les plus intéressantes : s'agit-il d'une musique modale, tonale, ou « mixte » ? À mon sens, l'histoire séculaire de la tonalité ne peut que conditionner l'écoute contemporaine d’une musique basée sur une mélodie accompagnée. En partant de ce postulat, je cherche à mesurer l'écart entre la tonalité classique, utilisée comme référence, et la tonalité de la « pop music ». Disparition de la sensible, prédilection pour les parallélismes, affaiblissement de la fonction de dominante et affirmation contextuelle de la fonction de sous-dominante sont les axes autour desquels s'articule cette recherche, et plus de cent transcriptions, allant des années soixante à nos jours, viennent appuyer ces considérations. Au-delà des aspects techniques, je parviens à la conclusion générale que le langage de la « pop music » se fonde sur une forme de tonalité que je qualifie (en empruntant l’expression pensiero debole au philosophe Gianni Vattimo) de tonalité faible. Bien qu’avec d’autres moyens que ceux de la musique savante contemporaine, la « pop music » doit elle aussi refonder, à chaque pièce, sa propre syntaxe, afin de créer du sens dans un monde qui n’a plus de Vérité. À travers ce travail, le monde musical actuel apparaît enfin un peu moins schizophrène qu’il n’en avait l’air.

Abstract

     In considering pop-music from an harmonic point of vue, this dissertation constitutes a pionniering work in France. It is not here the matter of discussing sociological aspects related to the production or to the reception of this music, but rather to analyse it. Treating pop-music, at last, as an artistic product and not as a mere commercial one, lets the most interesting musical questions arise : is this a modal, tonal, or "mixed" music ? In my opinion, the secular history of tonality cannot but influence the contemporary listening of a music based upon melody and accompaniment. Moving form this postulate, this dissertation aims at measuring the distance between common-practice tonality, used as a reference, and pop tonality. The disappearing of the leading-tone, the predilection for parallel mouvements, the weakening of the dominant function and the contextual affirmation of the subdominant function are the axis around which this research develops. More than a hundred transcriptions, ranging from the Sixties to nowadays, confirm these trends. Besides technical aspects, I come to the general conclusion that pop music syntax is based on a kind of tonality that – borrowing the expression pensiero debole to the Italian philosopher Gianni Vattimo – one would qualify as weak tonality. Although using different strategies than those of contemporary art music, pop music too has to refound, one song after the other, its own syntax, in the attempt of building sense in a world deprived of Truth. At the end of this work, contemporary musical world seems actually a bit less schizophrenic than one could tell.