Ma recherche interroge l’imaginaire du corps à travers une situation de transmission et de production. Il s’agit de comprendre, à partir d’un système de communication non-verbal, comment un acteur sourd peut intégrer son propre dispositif d’enseignement à un modèle didactique. Il est question d’une recherche sur une forme esthétique particulière autour du corps silencieux. Accepter l’absence de la parole dans ces conditions ce n’est pas chercher à reproduire des paroles par des gestes, ce n’est pas non plus imiter des actions d’individus pris comme modèles. Je révèle une théorie dans un système d’enseignement dont la subtilité génère un langage du corps qui se traduit en images, un processus fondé sur la visibilité. Si on considère qu’à partir des différences s’ouvrent de nouvelles perspectives, on peut envisager que ce matériau d’origine (la langue des signes), s’inscrive comme objet de recherche dans des conditions d’émergence. Un état de corps qui se réinvente dans un dispositif ouvert puisqu’il s’agit de croiser les individus avec leur propre langage. Une démarche innovante dans la création contemporaine, dont la particularité s’exerce sur chacun face à sa singularité. Il est question de déplacer les frontières où l’entrelacement des langages nous amène à multiplier les points de vue. Le rôle de l’art n’est pas d’enfermer chacun dans son propre territoire, mais bien d’ouvrir sur un terrain inconnu. Cette étude souligne l’enjeu pluridisciplinaire du champ observé qui conditionne l’exploitation et l’expérimentation de sa transformation dans l’art contemporain. Une approche esthétique originale qui nous invite à questionner sans cesse les formes existantes.