Wim Vandekeybus est l'un des chorégraphes majeurs de la nouvelle danse belge. Nous proposons à travers cette étude d'analyser son Œuvre sous l'angle de la démesure. Nous nous sommes attachés à un corpus limité d'œuvres appartenant à son travail chorégraphique et cinématographique. La fougue chorégraphique de ses débuts transparaît-elle toujours dans ses pièces les plus récentes comme Blush ou Sonic Boom, où la place de la narration est réévaluée ? Tout d’abord, nous nous sommes focalisés sur la violence du propos chorégraphique. Une temporalité de l’urgence ordonne les actions des interprètes. Les rapports humains sont eux-aussi emprunts d’une certaine tension, notamment les rapports hommes/femmes. Puis, nous nous sommes penchés sur les obsessions du chorégraphe, à la recherche d’un corps au comportement instinctif. La mise en scène d’un corps exacerbé, poussé jusque dans ses retranchements prédomine. Outre une recherche chorégraphique, Wim Vandekeybus s’intéresse à la création d’une image scénique, obtenue par les éclairages ou l’intrusion d’un écran de projection cinématographique. Au contact du médium audiovisuel le corps se déchaine et atteint un état dionysiaque. Le corps filmé dans Blush détient la même force, la même énergie excessive, qui caractérise sa scène. Enfin, la réintroduction du verbe, par les diverses collaborations avec des auteurs contemporains, comme Peter Verhelst, P. F. Thomèse ou Jan Decorte exacerbe les passions et ne conduit point à un assagissement du corps, ni même du propos chorégraphique.