John Didier La conception des artefacts : approches épistémologiques, anthropologiques et didactiques

En bref

 

Le 26 janvier 2024
à 14h00

 Palais universitaire (Université de Strasbourg)
9 place de l'Université, 67000 Strasbourg
salle Fustel de Coulanges

Entrée libre

 

     John DIDIER soutient le vendredi 26 janvier 2024 son Habilitation à diriger des recherches en design intitulée « La conception des artefacts : approches épistémologiques, anthropologiques et didactiques », et présentée à l'Université de Strasbourg avec le soutien de l'ACCRA.

Composition du jury

     Le jury est composé de :

  • Pierre BAUMANN, professeur en arts plastiques et sciences de l'art à l'Université Bordeaux Montaigne (France) - rapporteur
  • Maud BESANCON professeur en psychologie différentielle à l'Université Rennes 2 (France) - rapporteur
  • Jérôme DUPONT, maître de conférences en art et design à l'Université de Nîmes (France)
  • Joëlle FOREST, maitre de conférences en épistémologie, histoire des sciences et des techniques à l'INSA Lyon (France) - rapporteur
  • Pierre LITZLER, professeur en design à l'Université de Strasbourg (France) - garant

Résumé

     Cette habilitation à diriger des recherches se concentre sur la conception des artefacts et privilégie un ancrage théorique en regard de la poïétique (réflexion sur le faire), des sciences humaines et plus précisément du design. Dans cette perspective, nous questionnons les processus, les démarches ainsi que les différents modes de pensée mobilisés pour générer des idées et leur mise en œuvre dans les projets. Pour cette recherche, nous interrogerons la genèse de l’artefact, qu’il s’agisse de l’œuvre ou du produit, de l’objet du quotidien, de l’objet banal, de l’objet social, de l’objet technique ainsi que du dispositif et du système technique. Ces objets sont artificiels. Ils ont donc été pensés et réalisés par l’être humain de manière intentionnelle. En cela, ils relient les concepteurs aux usagers et sont représentatifs du contexte qui les a faits naître.

     Cette activité créatrice, productrice d’artefacts, trouve certaines origines dans la conception architecturale qui, par l’ars et la technê, instaure des manières d’habiter le monde en relation avec son époque. Elle a donc un rôle central, et constitue une base fondamentale commune aux différents métiers de la conception, à savoir le design, l’architecture, le stylisme, l’ingénierie, les métiers d’art, l’artisanat…

     De plus, cette activité intellectuelle et pratique dépasse les métiers de la conception et, par les usages, sensibilise les utilisateurs à envisager le monde par ces objets techniques à forts potentiels anthropologiques, ce qui nous interroge sur la nécessaire démocratisation des différents savoirs engagés par celle‑ci. Dans les formations utilisant les démarches de création, la conception peut agir comme un levier permettant d’émanciper la pensée du concepteur, de modifier ses points de vue, de penser en projet, de devenir acteur au sein de nos démocraties pétries de savoirs techniques.

Abstract

     This habilitation to conduct researches focuses on the conception of artefacts and favours a theoretical grounding in poetics (reflection on doing), the human sciences and, more specifically, design. From this perspective, we question the processes, approaches and different modes of thinking used to generate ideas and implement them in projects. For this research, we will be looking at the genesis of the artefact, whether it be the work or the product, the everyday object, the commonplace object, the social object, the technical object, the device or the technical system. These objects are artificial. They have been intentionally thought out and created by human beings. In this way, they link the designers to the users and are representative of the context in which they were created.

     This creative activity, the production of artefacts, has certain origins in architectural design, which, through ars and technê, establishes ways of inhabiting the world in relation to its time. It therefore plays a central role, and forms a fundamental basis common to the various conceptual professions: design, architecture, styling, engineering, arts and crafts, etc.

     What's more, this intellectual and practical activity goes beyond the design professions and, through its uses, makes users aware of the need to consider the world through these technical objects with strong anthropological potential, which raises questions about the need to democratise the different types of knowledge involved. In training courses using creative approaches, design can act as a lever to emancipate the designer's thinking, to modify his or her points of view, to think in project terms, to become an actor within our democracies steeped in technical knowledge.