Le 6 mars 2025
de 17h00 à 18h30
Misha (Université de Strasbourg)
5 allée du Général Rouvillois, 67000 Strasbourg
salle Amériques
Tram C/E/F arrêt Observatoire
Entrée libre
Conférence organisée par Sylvain DIAZ et dispensée par Emma Mérabet avec le soutien de l'ACCRA dans le cadre des recherches des groupes de travail « Gestes – Écologies gestuelles ».
Quels gestes occupent les scènes désanthropocentrées, qui critiquent l’impact et la domination de l’humain sur son environnement ? Dans la lignée de mes recherches consacrées au décentrement de la figure humaine, je proposerai ici une réflexion sur le geste d’installer, postulant que les arts vivants tendent vers l’installation à mesure que l’humain s’y décentre. Alors que l’installation s’entend communément dans le champ de l’art contemporain comme une forme d’environnement immersif que le spectateur est invité à habiter, je chercherai pour ma part à interroger les modalités de l’installation comme action. Toujours tributaire des matériaux employés et du contexte spécifique dans lequel cette action prend place, il s’agira de questionner la portée écologique du geste d’installer et des manières d’habiter – c’est-à-dire d’être au monde – qu’il donne à éprouver ou à imaginer.
Ancienne élève de l’ENS de Lyon (Lettres et Arts, parcours Dramaturgies), Emma Merabet est docteur en arts de la scène et ATER à l’Université de Franche-Comté. Depuis 2015, elle consacre ses recherches aux esthétiques contemporaines qui, à la croisée des écritures théâtrales, visuelles et chorégraphiques, tentent de réactiver un lien concret, poétique et écologique à la matière. Soutenue en 2024, sa thèse de Doctorat, préparée sous la direction de Julie Sermon (Laboratoire Passages XX-XXI), avait pour titre « Décentrer l’humain sur les scènes contemporaines : mutations dramaturgiques et perspectives écopoétiques ».