Journée d'études « Mouvement(s) et catastrophe(s) : corps, gestes, représentations » 13 avril 2023

Sommaire

En bref

 

Le 13 avril 2023

Bibliothèque nationale universitaire
6 place de la République, 67000 Strasbourg
salle Auditorium

Entrée libre
 

     Journée organisée par Anna KALYVI et Paul ANDRIAMANANA RASOAMIARAMANANA, avec le soutien de l'ACCRA, de la Faculté des arts (Université de Strasbourg) et de la Bibliothèque nationale universitaire de Strasbourg, dans le cadre du groupe de travail «  ».

     Notion qui a déjà fait l’objet de nombreux débats, tant philosophiques qu’esthétiques, la catastrophe dans l’art chorégraphique se trouve au cœur de cette journée d’études. Les arts, notamment le théâtre, la peinture ou les arts visuels en particulier, l’ont abordée et représentée à travers leurs formes respectives, suscitant de nouveaux questionnements sur la condition humaine. Une réflexion à ce sujet s’impose donc, et ce, d’autant plus que les catastrophes (catastrophes naturelles, catastrophes liées aux lois physiques ou encore celles représentées au théâtre) concernent dans leur ensemble, littéralement et métaphoriquement parlant, le même support, destinataire unique de toute destruction : le corps.

     Et pourtant, l’utilisation du terme dans le domaine de la danse semble peu courante. Il s'agirait d'interroger sa pertinence sous trois angles différents – liés les uns aux autres : sous son aspect philosophique et esthétique ; sous le prisme plus organique, plus fonctionnel du mouvement dansé ; et sous un angle poétique, de l'ordre de la fabrique de l'œuvre.

     Il semble d'autant plus pertinent de proposer une expérience pratique partagée entre les participants, afin que les corps se saisissent, par le mouvement, l'image et les mots, des possibilités de formalisation de cette notion au-delà des questionnements théoriques.

     A partir de l’étymologie grecque du mot (le préfixe « cata » indiquant un mouvement vers le bas, et le mot « strophe » signifiant « tourner »), semble-t-il pertinent d’envisager la catastrophe comme un envol (élévation, arsis) suivi d’une décadence (chute, thésis) ? Pourrait-on l’envisager elle-même en tant que danse ? Mais dans ce cas, s’agit-il des tourbillons fatals d’un cercle vicieux autour duquel l’humanité pivote sans cesse en vain ? Si le corps ne peut que vivre la catastrophe comme expérience (comme récemment avec la pandémie, par exemple), la création artistique serait une réponse possible, une sortie de secours, sorte de catastrophe agissant sur la catastrophe ! La danse constitue en effet par excellence l’art où le corps est mis volontairement en échec, mais tout en en jouant, éclairant la notion comme mise en jeu poétique, voire cathartique. Ainsi, créer une catastrophe artistique partagée, mettant en jeu plusieurs corps-enjeux, comporte la volonté de la transgresser. Voix contestataire collective qui rêve déjà l’avenir du corps devant sa perte : celui-ci tombe pour se redresser, se décompose pour se recomposer, se sacrifie pour recommencer. En somme, pour mieux vivre.