Journée d'études « Penser le corps altéré, penser l’altérité du corps : (re)définition, (re)présentation, perception » Le 28 mai 2024

En bref

 

Le 28 mai 2024
De 9h00 à 18h00

Misha (Université de Strasbourg)
5 allée du Général Rouvillois, 67000 Strasbourg
salle de Conférence

Tram C/E/F arrêt Observatoire

version dématérialisée possible

Entrée libre

 

     Journée organisée par Sylvie BOISTELLE, avec le soutien de l'ACCRA et du Jeune Ballet universitaire de Strasbourg, dans le cadre du groupe de travail « ».

     Publiée pour la première fois en 1945, Phénoménologie de la perception de Maurice Merleau-Ponty s’est détachée de l’image dominante de l’existentialisme et de la phénoménologie de son époque, pour devenir l’une des œuvres marquantes de la pensée du XXe siècle. Si la contribution de ce philosophe s’inscrit dans la grande tradition phénoménologique établie par des penseurs tels que Husserl, Heidegger et Sartre, le tribut de Merleau-Ponty est décisif, car il enjoint à considérer le corps au-delà d’une simple unité biologique ou physique, mais comme le fondement qui structure la situation et l’expérience de l’« être » au monde.

     Le corps, en tant que champ d’études, s’est depuis invité au cœur d’une bonne partie de la pensée contemporaine, et l’intérêt qu’il suscite a alimenté un large appareil théorique, voire pratique. En dépit d’une diversité et d’une profusion des discours, les différents arguments disciplinaires insistent néanmoins sur un point commun : la représentation et la perception du corps ne sont rien d’autre que le reflet d’une réalité existant en dehors de l’esprit et du corps de l’individu.

     Reste que face à la complexité et la pluralité de la représentation et de la perception du corps, en particulier lorsque celui-ci est altéré, déformé, transformé ou encore marqué, se pose une question fondamentale : ces manifestations (représentations et perceptions) reflètent-elles objectivement une réalité indépendante de l’esprit et du corps de l’individu, ou sont-elles profondément influencées par des facteurs tels que les expériences individuelles, les normes culturelles et les constructions sociales ? Au demeurant, comment la capacité et la puissance créatrice inhérentes à la matière corporelle, permettent-elles, en fonction de la situation, l’émergence d’interprétations alternatives du corps ?

     L’étude du corps altéré, de l’altérité du corps et de leurs représentation et perception, loin d’être épuisée, fournit donc une opportunité de repenser, à l’aune du XXIe siècle, la relation entre la conscience individuelle et la réalité physique mais aussi entre l’intime et le collectif.

     C’est sur ce socle que cette journée d’études souhaite construire un cadre réflexif pluriel, en offrant une approche holistique des dualités entre l’existence consciente et la réalité physique du corps, entre la matière du corps et le discours du corps, entre le corps propre et le corps vécu, entre l’objet « corps » et le sujet « corps », entre soi et autrui.

     En soulignant le besoin, voire la nécessité de (re)considérer la corporéité au prisme de champs disciplinaires interconnectés, féconds, complémentaires et non rivaux, en explorant les contrastes et les nuances, il s’agit de déconstruire, (un peu plus encore ?), les conceptions préétablies du corps et d’élargir notre compréhension de l’objet-sujet « corps » dans un monde en constante évolution.