En bref
Reportée
La Maison de l'Image
31 Rue Kageneck, 67000 Strasbourg
Entrée libre
Demi-journée organisée par Estelle DALLEU et Raphaël SZÖLLÖSY, avec le soutien de l'ACCRA.
Depuis (au moins) les Histoire(s) du cinéma, Jean-Luc Godard (1988-1998) fait de l’image la matière même de ses films. Non que ceux-ci en aient été un jour dépourvus. Mais au fur et à mesure des péripéties cinématographiques du fameux cinéaste suisse, il s’est moins agi pour lui de façonner de drôles de récits qui affirmaient leur propre structure de conception - la cinéphilie des Cahiers, la frontalité du Groupe Dziga Vertov, la suspension du temps par la machine de Sauve qui peut (la vie) - que de nous faire voir l’image comme si elle était encore disposée sur sa table (de montage). Ou plutôt comme si nous l’appréhendions au cœur d’un livre en mouvement.
Des livres, il y en eût beaucoup dans les œuvres de Godard. L’on songe au Portrait ovale d’Edgar Poe dans Vivre sa vie (1962), à celui, petit et imbibé de rouge, de Mao Zedong dans La Chinoise (1967) où à tous ceux que Mahmoud Darwich incarne dans Notre musique (2004). Mais ce Livre d’image, récipiendaire d’une palme d’or honorifique au Festival de Cannes 2018, est sans doute un singulier objet pour penser notre contemporanéité.
Il paraît dire notre propre rapport aux techniques de notre actualité, qui nous amènent en effet à lire les films sur les divers moyens écraniques à nos intimes dispositions, autant qu’il draine la mémoire du cinéma pour problématiser notre temps. Cette après-midi d’études sera l’occasion d’interroger ce Livre d’image en respectant la densité de ses propositions formelles : seront soulevées des problématiques d’ordre phénoménologique et esthétique, politique et sociale, historique et technologique.