En bref
Le 24 novembre 2018
de 09h30 à 16h30
Centre Saint-Charles
47 rue des bergers, 75015 Paris
salle 250
Entrée libre
Journée organisée par Vincent AMIEL, José MOURE, Benjamin THOMAS et de David VASSE, avec le soutien de l'ACCRA, de l'EA 7539 ACTE (université de Paris 1 Panthéon Sorbonne) et de l'EA 4256 LASLAR (université de Caen) dans le cadre d'une série de quatre journées d'études. Cette journée précède une seconde journée intitulée « Le cinéma scandinave » qui a eu lieu à Paris le 28 février 2019, une troisième journée intitulée « Le cinéma britannique au XXe siècle » qui aura lieu à Caen le 5 juin 2019 et une dernière journée intitulée « Le cinéma allemand » qui aura lieu à Strasbourg le 15 novembre 2019. Le cycle se clôturera par le colloque « L'Europe du cinéma » qui aura lieu à Cerisy-la-Salle du 3 au 7 octobre 2020.
La série de journées d’étude « L’Europe du cinéma » résulte d’une collaboration entre les Universités Paris I Panthéon-Sorbonne, de Caen et de Strasbourg. Elle a pour but de repérer et d’analyser ce qui, au XXe siècle, a pu construire un espace de création transnational, dans le domaine du cinéma. Ses objets ne sont donc pas les représentations de l’Europe ou d’idées européennes, mais la mise au jour de transferts effectifs (et souvent fortuits) qui constituent de fait, au fil des décennies, un espace cinématographique européen.
Il y aurait là en effet une singularité européenne : du point de vue du cinéma, l’espace européen n’a pas de centre fixe, mais apparaît comme un périmètre vaste où circulent des créateurs de pays différents, mais aussi les éléments d’un imaginaire, des histoires, des thèmes, des motifs esthétiques, des dispositifs. Or, ces flux se fixent momentanément ici ou là, ici puis là, en des centres multiples et temporaires, en des points d’intensité divers : directeurs de la photo allemands fuyant la République de Weimar ou le régime nazi naissant pour essaimer dans les pays alentour ; techniques de jeu théâtral débordant des expérimentations soviétiques pour toucher des acteurs et actrices de l’Ouest ; coproductions franco-italiennes des années 50/60 ; innombrables adaptations de textes dramatiques ou romanesques, qui, parfois massivement, déplacent des thématiques ou des dispositifs d’un pays à l’autre… Songeons par comparaison à Hollywood : le nom du cinéma dominant, du « style cinématographique international » (Bordwell) est un toponyme, ce qui dit bien qu’en cet autre espace cinématographique, tout rayonne à partir d’un centre fixe, qu’il convient même, pour les créateurs participant de ce cinéma-là, de rallier concrètement, encore aujourd’hui.
Peut-être y a-t-il là une différence entre le général (des œuvres produites au centre doivent parler idéalement à tous), et une conception de l’universel qui ne liquide pas l’hétérogène (avec, par exemple, les coproductions européennes qui permettraient – idéalement là aussi – à chaque cinématographie nationale de se consolider tout en donnant corps à des œuvres dont les différences culturelles maintenues ne les empêcheraient pas de parler à différents publics de l’espace européen).
Avec pour horizon un colloque en juin 2020, la série de journées d’étude entend se focaliser sur un pays, ou une région, afin de l’étudier comme un tel espace de transferts, d’échanges, de circulations (qui le traverseraient, partiraient de lui ou y aboutiraient).