En bref
Du 15 mars 2021 au 11 avril 2021
de 14h00 à 18h00
Cryogénie - Espace de recherche et création
3 rue de l’Université, 67000 Strasbourg
(derrière le bâtiment de la Faculté des Sciences Physiques,
dans les jardins du Palais Universitaire)
Exposition organisée par Lise LERICHOMME avec la participation de Johanna ROCARD et d'Amandine BRAUD, et avec le soutien de l'ACCRA, de la Faculté des Arts (université de Strasbourg) et de l'IdEx de l'Université de Strasbourg, dans le cadre du groupe de travail « L’art traversé par le politique : discours, représentations et pratiques ».
Comment sont représentés les corps collectifs féminins ? Comment parviennent à se constituer les sororités, en dépit des contraintes ?
A partir de la lecture de productions populaires et de divers récits et témoignages de femmes incarcérées (Albertine Sarrazin, Hélène Cuenat, Grisélidis Réal, Goliarda Sapienza…), Lise Lerichomme tire les fils de ce qui constitue le quotidien de groupes, par delà les clichés souvent liés à ces représentations.
Envisager des pratiques de résistance individuelles et collectives est possible en retournant les récits et les représentations proches de clichés contenus dans les représentations populaires de femmes en groupe. Les effets de voilements, de recouvrements ou d’uniformes sont alors au centre des propositions ici visibles dans l’espace de la galerie.
L’exposition associe plusieurs installations, assemblages et éditions récentes. Ces travaux sont issus de recherches menées depuis ces deux dernières années autour des représentations de groupes de femmes et des lieux associés à ces foules. Ces productions s’apparentent à des objets du quotidien (foulards, assiettes, affiches…) qui auraient été légèrement transformés.
Garde-meubles 1, 2 & 3 associent par exemple des filets à provision tissés en cheveux et des peignes en aluminium sculptés par des prisonniers ukrainiens pour leurs compagnes dans les années 70. Les filets renvoient au travail à la pièce réalisé au crochet par les femmes en détention évoquées dans les romans d’Albertine Sarrazin.
Assiettes parlantes regroupe 15 grandes assiettes en faïence blanche décorées de motifs issus de gravures populaires (Lustucru, l’opérateur céphalique), de manuel de gymnastique militaire, ou de cartes postales d’une communauté communiste libertaire du début du XXe siècle.
Une bibliothèque rassemblant divers ouvrages féministes, anticarcéraux ou plus généraux (comics, bandes dessinées, essais, romans…) est présentée dans un meuble-comptoir pensé spécialement pour le lieu. Le bois y porte les traces des gestes répétés et des accessoires qui y furent posés.
Enfin, l’espace est empli par les morceaux de Braves #3, dancefloor pour temps de crises pensé par Johanna Rocard et Amandine Braud dans un contexte de confinement et en soutien des travailleuses précaires et en première ligne.
Lise Lerichomme, artiste et enseignante-chercheuse à l’UPJV, Amiens, vit et travaille entre Lille et Amiens. Lauréate du prix Wicar de la ville de Lille, elle séjournera à Rome au printemps 2021 pour une résidence de trois mois afin de poursuivre des recherches plastiques développées au cours des deux dernières années autour des représentations populaires des corps collectifs féminins.
Johanna Rocard, artiste, vit et travaille à Rennes. Braves, Dancefloor pour temps de crises, un projet initié à Rennes à l’occasion du 8 mars 2020, a depuis été poursuivi notamment à travers la résidence Horizome dans le quartier de Hautepierre à Strasbourg à l’hiver 2020.
Amandine Braud est médiatrice culturelle pour la Criée, centre d’art contemporain à Rennes. Elle développe depuis plusieurs années une pratique de selection et diffusion musicale contemporaine.
Dans la situation sanitaire actuelle, l’exposition n’est accessible que sur rendez-vous, uniquement pour les professionnel.le.s de l’art et les partenaires du projet, pour au plus 3 à 4 personnes à la fois. Pour réserver votre visite envoyez s’il-vous-plaît un mail à l’adresse cryogenie.recherche.création@gmail.com. L’accueil se fera, dans le respect des mesures sanitaires, par des étudiantes-médiatrices qui vous proposeront une visite guidée du projet. Avec la complicité de l’artiste, elles ont aussi imaginé de courtes visualisations de l’exposition (vidéos, images, lectures) pour les personnes qui ne pourraient pas découvrir l’exposition sur place. Elles seront publiées régulièrement sur les réseaux sociaux.