Exposition « Zones d’influences » Du 16 mars au 20 mai 2018

En bref

 

Du 16 mars 2018 au 20 mai 2018
de 14h00 à 18h00 (du mercredi au dimanche)

Centre européen d’actions artistiques contemporaines
7 rue de l’Abreuvoir, 67000 Strasbourg

Entrée libre

 

     Exposition organisée par Janig BEGOC, Katrin GATTINGER et les étudiants du Master « Critique-essais, écritures de l’art contemporain », avec le soutien de l'ACCRA, de la Faculté des Arts (université de Strasbourg), du Frac Alsace et du Centre européen d’actions artistiques contemporaines. Le vernissage de l'exposition aura lieu le vendredi 16 mars 2018 à 18h30. L'exposition est accompagnée d'une rencontre avec les artistes Annabelle Amoros et Jingfang Hao au Centre européen d’actions artistiques contemporaines jeudi 5 avril 2018.

     L’exposition « Zones d’influences » réunit des œuvres mettant en jeu l’influence en tant que processus de modification des comportements et des perceptions. Le phénomène de l’influence désigne l’action progressive, souvent imperceptible, d’un agent physique ou psychique sur quelqu’un ou sur quelque chose. Zones d’influences met en avant la multiplicité des espaces et des domaines où ce processus incessant peut être observé. L’exposition s’attache aussi à déconstruire les différents mécanismes du phénomène afin de mettre en évidence ses modalités, ses opérations et ses effets. En donnant ainsi à comprendre comment se créent des états instables, les œuvres sélectionnées peuvent générer un sentiment de trouble et, ce faisant, un questionnement vis-à-vis de ce qui paraît univoque et immuable.

     Le milieu dans lequel nous vivons constitue le cadre où s’entrecroisent et s’opèrent les influences. S’il s’agit d’un territoire de tensions, comme dans l’œuvre d’Ursula Biemann, l’influence induite pourrait donc être d’ordre géo-politique. S’il est question d’un environnement culturel, comme dans l’installation de David Brognon et de Stéphanie Rollin, celui-ci peut exercer une influence sociétale. Enfin, chez David Boeno, le milieu apparaît dans sa nature physique : le spectateur est invité à participer à une expérience optique qui résulte de l’influence mutuelle des phénomènes naturels.

     L’influence agit de manière processuelle dans les protocoles conçus par les artistes Cyril Barrand, Astrid Nippoldt et le duo Jingfang Hao et Lingjie Wang. Leurs œuvres mettent respectivement en scène l’action exercée sur la matière par la pression pneumatique, la gravité et le soleil. Le processus se voit ainsi révélé par le caractère expérimental de ces œuvres. L’influence peut, par ailleurs, se retrouver dans le geste même de l’artiste, à la manière de Miriam Cahn et de Clément Rodzielski qui traitent la représentation et la perception des corps comme des entités changeantes et modulables.

     Le mécanisme de l’influence est rendu visible par ses effets, en particulier lorsqu’ils se manifestent sous la forme d’une altération ; il crée par conséquent des états de nature instable et précaire. Les œuvres d’Annabelle Amoros et de Judy Chicago présentent notamment des états transitoires dans lesquels quelque chose de latent peut se manifester. Cette latence peut par ailleurs faire échec à tout conditionnement de l’identité : chez Daniel Brandely elle vient perturber l’assignation du genre, tandis que dans l’œuvre de Pierre Filliquet elle transforme la perception du lieu.

     Dans un monde où les technologies numériques introduisent une immédiateté de l’information et un trop-plein d’images éphémères, l’exposition Zones d’Influences se propose ainsi de ralentir la cadence. A la manière d’une loupe, les œuvres sélectionnées rendent visibles les phénomènes d’influence, comme autant de prises critiques pour appréhender et questionner la réalité.