Exposition d'œuvres d'ORLAN, Philippe Lepeut, Francis Marshall, Christophe Meyer, Jean Claus, et Patrick Bailly-Maître-Grand Du 10 janvier au 10 février 2014

En bref

 

Du 10 janvier 2014 au 10 février 2014
de 14h00 à 18h00 (lundi et samedi)
de 11h00 à 18h00 (du mardi au vendredi)

Galerie Jean-Pierre Ritsch-Fisch
6 rue des Charpentiers, 67000 Strasbourg

Entrée libre

 

     Exposition organisée par Thibault HONORE, ORLAN, Philippe Lepeut, Francis Marshall, Christophe Meyer, Jean Claus, et Patrick Bailly-Maître-Grand, dans le cadre du Parcours d'art contemporain « Hémisphères Vodous », avec le soutien de l'ACCRA, de l'université de Strasbourg, de la ville de Strasbourg, de la DRAC Alsace, de la HEAR, du TJP-CDN d'Alsace Strasbourg, de la galerie Jean-Pierre Ritsch-Fisch, de la galerie Chantal Bamberger, du Hall des Chars, du Centre international de rencontres artistiques, et de l'association Envie de quartier.

Œuvres d'ORLAN

     ORLAN, figure de l’art corporel, est une artiste française travaillant entre Paris, Los Angeles et New-York. Explorant différentes techniques comme la photographie, l’installation, la performance ou encore la bio-technologie, elle fut la première artiste à utiliser la chirurgie comme medium artistique dès 1990. Elevée au rang de Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres en 2003, elle a reçu de nombreuses récompenses internationales et a exposé cinq fois à la Biennale de Venise. Précoce et précurseur, elle présente sa première performance à l’âge de dix-sept ans et fonde en 1982 la première revue d’art en ligne sur minitel, Art-Acces ainsi que le manifeste de « l’art charnel » dans lequel elle pose les bases de sa pratique. Dès 1990, le bloc opératoire devient son atelier, et son corps un lieu de débat public. Au début des années 2000, ORLAN débute ses Self-Hybridations, dans lesquelles elle interroge le visage qu’elle définit comme « culturel ». Puisant dans le réservoir des référents identitaires, elle mélange les sexes, les époques et les techniques jusqu’à obtenir un visage qui se voudrait universel, quasi aliéné.

Œuvres de Philippe Lepeut

     Philippe Lepeut vit et travaille à Strasbourg depuis 2002. Son œuvre polymorphe puise dans des problématiques issues du monde actuel, de la littérature, de l’entomologie et de la botanique. Il pratique l’installation et la photographie, celles-ci notamment à travers leur filiation à la peinture de paysage ; peinture qu’il pratique avec l’aquarelle. Il expérimente également le son et la radiophonie, pratiqués au sein d’un atelier qu’il a spécifiquement créé à cet effet. Entre 2003 et 2004 il réalise « Amer 6, la cabane du pêcheur », une commande de la ville de Strasbourg pour le jardin des deux rives. On lui doit également en 2005 une série photographique nommée « Dante », figurant une collection de crânes africains se trouvant au Musée Zoologique de Strasbourg. Le travail qu’il expose dans le cadre d’« Hémisphères vodous » met au jour les motifs d’une pensée européocentriste. Puisant dans une relecture du roman « Robinson Crusoé », la notion d’exotisme est ici interrogée dans son rapport à cet « autre des colonies ».

Œuvres de Francis Marshall

     Cet artiste au parcours atypique possède une pratique artistique qui le conduit souvent à être identifié comme artiste singulier ou à être exposé au sein de collections d’art brut. Travaillant ses œuvres de manière sérielle, on peut entrevoir dans ce processus de création, un caractère obsessionnel. En effet, à partir de ce fonctionnement, il va réaliser quatre cents « bourrages » puis cent cinquante peintures intégrant cadres et écritures. Cette attitude artistique, presque pathologique, va progressivement s’accentuer. En 1996, il enferme les peintures qu’il a réalisées dans des placards à l’instar d’objets que l’on souhaite ne plus voir, oublier. Une dizaine d’années plus tard il choisira d’entasser et d’accumuler ses bourrages et ses peintures. L’œuvre exposée dans le cadre d’« Hémisphères vodous » procède en ce sens, elle « nous » fait nous interroger sur la pathologie même de l’image produite.

Œuvres de Christophe Meyer

     Christophe Meyer est peintre, dessinateur et graveur installé à Strasbourg. Enseignant la gravure à l’Université et à l’Ecole nationale supérieure d’architecture de Strasbourg, il a participé à plusieurs résidences et workshops en République Dominicaine, au Laos, ainsi qu’en Inde. Graveur aventurier, il n’hésite pas à aller au contact des populations pour enrichir sa création artistique, puis à exposer son travail aux quatre coins du monde notamment à la Kellaria Galleria à Helsinki, à la galerie Bryers de New-York ou encore au musée des Beaux-Arts Takikawa d’Hokkaido. Le travail présenté pour « Hémisphères Vodous » témoigne de son séjour en République Dominicaine. Glanant chez les habitants des informations sur leurs croyances, son œuvre traduit l’émergence d’un culte marginal associant vaudou haïtien et Santeria, dans lequel une bière locale, la « Presidente » devient objet de dévotion, témoignant d’un mysticisme parallèle qu’il rend sous la forme d’un patchwork de peintures.

Œuvres de Jean Claus

     Jean Claus est un artiste alsacien, professeur de sculpture à l’Université de Strasbourg de 1983 à 1999. Il met en place une technique particulière à base de résine polyester avec laquelle il retravaille le motif du mobilier traditionnel alsacien. Dans « Autel domestique à la tête de chien », le meuble devient un objet votif, se chargeant d’une certaine mystique au point qu’il nous semble être l’héritage d’une civilisation primaire et lointaine : un objet possédant dans sa structure les traces d’une culture révolue. La résine gris albâtre et déformée atteint la justesse de la pierre. Les moulures se métamorphosent en lianes inquiétantes, sinueuses. Une tête de chien surplombe la sculpture, comme la figuration d’un dieu zoomorphe appartenant à un panthéon païen. L’armoire traditionnelle occidentale est à présent un autel animiste, une table sacrificielle, un totem vodou.

Œuvres de Patrick Bailly-Maître-Grand

     Patrick Bailly-Maître-Grand est un photographe français né en 1945 à Paris. Après des études scientifiques spécialisées en physique, et une pratique de la peinture, il se tourne vers la photographie qu’il aborde comme une science expérimentale à travers des techniques comme le daguerréotype, la périphotographie, la strobophotographie, les mono-types directs ou les rayogrammes. Certaines de ses œuvres sont pré-sentes dans les collections du MoMa à New York, du Centre Pompidou de Paris, du Victoria Museum de Melbourne ou au Sainbury Center de Norwich. Son travail de photographe plastique est plein d’humour et de poésie, il décontextualise et répertorie ses sujets permettant de mieux percevoir leurs spécificités esthétiques. Les œuvres exposées dans le cadre d’« Hémisphères Vodous » sont des épreuves en noir et blanc tirées à partir d’un masque en silicone réalisé par l’artiste même, sur son propre visage. D’abord de face, puis de profil, on découvre la figure silencieuse et énucléée du photographe, pareil à l’instantané d’un visage à l’épreuve du temps.