Exposition d'œuvres d'Edwige Aplogan, de Daniel Depoutot et de Thibault Honoré Du 16 janvier au 10 février 2014

En bref

 

Du 16 janvier 2014 au 10 février 2014
de 9h00 à 19h30

Barrage Vauban
place du Quartier blanc / rue Sainte Marguerite, 67000 Strasbourg

Entrée libre

 

     Exposition organisée par Thibault HONORE, Edwige APLOGAN et Daniel DEPOUTOT, dans le cadre du Parcours d'art contemporain « Hémisphères Vodous », avec le soutien de l'ACCRA, de l'université de Strasbourg, de la ville de Strasbourg, de la DRAC Alsace, de la HEAR, du TJP-CDN d'Alsace Strasbourg, de la galerie Jean-Pierre Ritsch-Fisch, de la galerie Chantal Bamberger, du Hall des Chars, du Centre international de rencontres artistiques, et de l'association Envie de quartier.

Œuvres d'Edwige Aplogan

     Edwige Aplogan est une artiste béninoise. Tout d’abord avocate, elle devient ensuite peintre autodidacte. Ses réflexions sur l’africanité s’expriment aussi bien de manière théorique qu’artistique. Plus politique dans ses installations que dans ses peintures, l’artiste nous plonge avec Vodoun Lègba, au cœur de la ritualité du Bénin. Elle présente des statuettes anthropomorphes de plexiglas éclairées de l’intérieur par des néons. Ces étranges objets sont directement inspirés des statues de Lègba, divinité du panthéon vodoun que l’on retrouve au sein de plusieurs populations au Togo et au Bénin. Lègba est un vodoun particulier, puisque présent dans la vie rituelle et quotidienne des béninois. Constamment invoqué et remercié, il est l’intercesseur entre les autres vodouns et les hommes. Ce Lègba contemporain ne perd en aucun cas ses fonctions rituelles et ses attributs, seul son champ d’intercession va se muer. Il n’est plus ici intermédiaire entre le monde naturel et le monde surnaturel, mais entre la misère et la prospérité, fondée sur la mise en valeur de l’héritage national.

Œuvres de Daniel Depoutot

     Résidant à Strasbourg depuis de nombreuses années, Daniel Depoutot ne cesse de poursuivre ses recherches plastiques dans son atelier du Port du Rhin. Trouvant sa source d’inspiration dans les saccades et l’aspect mécanique du mouvement, Daniel Depoutot est un créateur d’êtres hybrides. Ces derniers sont fabriqués à partir d’objets glanés dans les déchetteries, assemblés et prenant vie grâce à une alimentation électrique dont le caractère rudimentaire participe à la cohérence de l’installation. La réalisation des « Copains D’abord », naîtra dans l’esprit de l’artiste suite à un séjour à Kinshasa où il va se retrouver confronté à une manifestation omniprésente de la misère : des mendiants aux chairs abîmées par la poliomyélite usant de leurs stigmates pour récolter un peu plus d’argent. De ce traumatisme visuel, Daniel Depoutot retiendra des silhouettes fragiles qui déambulent péniblement en tournant en rond.

Œuvres de Thibault Honoré

     Quiconque a déjà visité les vestiges de Pompéi se remémorera très certainement les fameux moulages de corps capturés par la lave, saisis avec une netteté glaçante dans leurs derniers moments de vie. Il se souviendra aussi peut-être de l’étrangeté de ces objets, entre corporéité et souvenir, à la fois présence et absence, empreinte et représentation ; un entre-deux intriguant, des instantanés de vie – et de mort – en trois dimensions. Voilà ce qu’évoque l’œuvre de Thibault Honoré, sculpteur et commissaire d’exposition. Lui-même parle volontiers d’« arrêts sur image » et compare son travail à celui de l’archéologue faisant ressurgir l’empreinte de souvenirs et d’images. « Monuments aux regards inversés » fonctionne sur un jeu d’opposition de styles. La nature organique des sept figures anthropomorphiques se confronte aux dalles de béton réalisées d’après moulage de parquet de Versailles. C’est par ce trouble qui est la manifestation d’une inversion des regards, que l’artiste souhaite amener le spectateur à penser autrement la représentation du corps et mettre en évidence l’influence des arts premiers sur l’art occidental.