Colloque « Horizons contemporains : ouverture, partition, profondeur d’espaces dans les arts de la scène et de l’écran » 27, 28, 29 et 30 juin 2022

En bref

 

Du 27 au 30 juin 2022
de 09h00 à 18h00

Palais universitaire (Université de Strasbourg)
9 place de l'Université, 67000 Strasbourg
salle Pasteur

Entrée libre

 

     Colloque organisé par Aurélie COULON et Benjamin THOMAS, avec le soutien de l'ACCRA, dans le cadre de l'IdEx de l'Université de Strasbourg.

     L’horizon est une notion fondamentalement polysémique, en usage dans des domaines aussi divers que l’architecture, la peinture, le paysage, l’astrophysique ou encore la géologie. Outre ces multiples sens, elle a pour singularité d’articuler des paradoxes, de « réuni[r] des contraires sans les dialectiser » (Céline Flécheux, L'Horizon, Paris, Klincksieck, 2015, p. 15) : à la fois ligne et zone aux contours insaisissables, l’horizon marque autant l’interruption du champ visuel que son ouverture vers un ailleurs. Parmi les travaux qui se sont intéressés à sa double nature de limite perceptive et de seuil vers un au-delà de l’image, on peut citer notamment ceux de Michel Collot en littérature et ceux de Céline Flécheux dans le champ de l’esthétique. Ces études, consacrées à l’image littéraire et à l’image fixe, constituent un socle solide pour aborder les horizons en mouvement des arts de la scène et de l’écran et pour mieux identifier les formes et les modalités des horizons contemporains, qui seront explorés selon trois axes de travail :

  • Horizon/paysage. L’horizon sera étudié comme fragment, voire critère définitoire du paysage. Il s’agira d’envisager le paysage à l’aune de l’horizon, que ce soit à l’écran ou à la scène (espace dramatique, scénique, scénaristique, scénographique, sonore, ou lieu de créations in situ). Sachant que le champ ouvert par les images que l’on rattache au paysage doit être assez large, à quel degré faut-il que l’horizon soit sensible pour définir un paysage ?
  • Horizon/interface. L’horizon sera envisagé comme interface, organisant et/ou brouillant la délimitation du visible et de l’invisible. On interrogera les modalités et les fonctions de cette frontière incertaine en tenant compte de la diversité de ses représentations, qu’elles soient situées (ligne, cercle) ou qu’elles le rendent insaisissable (zone). Le développement d’une approche phénoménologique paraît à cet égard indispensable. On s’intéressera également aux enjeux techniques de la fabrique de l’horizon dans les arts de la scène et de l’écran, notamment par l’étude des pratiques en matière de scénographie, d’éclairage ou de création sonore et musicale, ainsi qu’à travers les usages de la vidéo sur les scènes intermédiales.
  • Horizon/anthropologie du regard. Au-delà des enjeux esthétiques relatifs à la fabrique des horizons contemporains, on se demandera en quoi ils sont révélateurs de manières de concevoir l’image (fixe ou en mouvement), mais aussi de visions du monde. L’horizon suppose en effet le regard d’un sujet, il se construit par rapport à un point de vue (Céline Flécheux, Ibid., p. 37) et ses représentations déterminent donc des modes de relation au monde dont la portée éthique doit être prise en compte. Les sens figurés du mot et ses usages en tant que métaphore temporelle relative au futur sont en cela révélateurs. L’objectif principal de cette recherche est donc d’élaborer une anthropologie du regard, dans le sillage méthodologique de l’iconologie et des études visuelles. Il ne s’agit donc pas uniquement d’identifier les modalités esthétiques des représentations de l’horizon, mais de comprendre ce que ces représentations disent de la construction du regard et du mode de relation au monde qu’elles reflètent.