Colloque « Ecrire pour des images et des sons, écrire en images et en sons » I 28 mars 2022

Sommaire

En bref

 

Le 28 mars 2022
de 09h00 à 18h00

Misha (Université de Strasbourg)
5 allée du Général Rouvillois, 67000 Strasbourg
salle de Conférence

Tram C/E/F arrêt Observatoire

Entrée libre

 

     Colloque en deux parties organisé par Macha OVTCHINNIKOVA et Caroline SAN MARTIN, avec le soutien de l'ACCRA, de l'UR 7539 Institut ACTE (université Paris 1 Panthéon Sorbonne) et le Groupe de recherche et d’essai cinématographique GREC. Cette première journée de colloque précède deux autres journées qui auront lieu à Paris les 15 et 16 avril 2022.

     Dans ce colloque, nous nous intéressons à la façon dont l’écriture se pense dans un cadre spécifiquement audiovisuel, à la manière dont le texte, les images et les sons se lient dans une affection réciproque qui font dévier l’écrit et l’écrivain au sein même du processus d’écriture. En d’autres termes, comment l’écrit investit-il le support auquel l’histoire se destine ; et, dans le même temps, comment le support affecte-t-il l’écriture ?

     Nous proposons de prendre le problème de l’écriture sous un angle nouveau. Nous savons que le scénariste n’est pas littérateur ou romancier. A la formulation négative, nous souhaitons ajouter des propositions affirmatives en explorant les postures de ceux qui font et analysent les histoires audiovisuelles, de ceux qui expérimentent d’autres voies que celles de l’écrit, qui inventent d’autres filiations pour le récit filmique, qui convoquent d’autres formes que celles proposées par une pensée verbale. Sans pour autant nier les héritages des réflexions sur le récit, sa dramaturgie ou encore l’apport de la narratologie, sans pour autant déconsidérer les témoignages de distanciation, il s’agit de rendre visibles des formes, peut-être, plus proches du filmique et, avec elles, de découvrir des revendications pour une spécificité dans l’écriture. Ce faisant, il sera possible de faire appel à des études comparées, car c’est aussi par reprises et par décalages que des configurations nouvelles apparaissent. Il s’agira enfin d’explorer les écritures sérielles, délinéarisées, VR, etc., afin d’interroger comment la place du support se pense et est pensée.

     Ces questions nous semblent pertinentes aujourd’hui pour trois raisons précises qui sont les différents axes que nous proposons pour ce colloque :

  • la question de la « délinéarité » ;
  • le travail de l’écriture visuelle et sonore ;
  • les écritures expansives.

     Cette première journée abordera la question de la « délinéarité ». Très tôt dans l’histoire du cinéma, la trame narrative est bousculée par des propositions d’enchâssement, d’emboîtement, de constructions parallèles et alternées. Nous pensons bien entendus aux tentatives de Porter perfectionnés dans le cinéma de Griffith. Si, aujourd’hui, la défiance de la trame narrative unique s’affirme dans les webdocumentaires, le récit à ramification n’est pas propre à ces écritures que l’on nomme nouvelles depuis plus d’une décennie. Elles s’affirment aussi au cinéma et dans les séries. Pourtant, cette tendance n’est pas propre au langage audiovisuel, car on trouve déjà depuis des siècles cette tendance narrative en peinture, chez Masaccio par exemple, et en littérature dès Homère. Dans cet axe, nous souhaitons penser les croisements et les héritages d’une forme de récit en lutte avec la linéarité par rapport auquel on le pense bien souvent contraint. Ainsi, nous pourrions voir comment l’élaboration de tels récits prend forme et quels types de productions ils génèrent.