Programme de recherche « L’art traversant le politique : discours, représentations et pratiques »

Sommaire

En bref

     Ce programme de recherches réunit plusieurs enseignants-chercheurs, chercheurs associés et doctorants autour de réflexions et de pratiques en art, avec et par l’art, en :

  • croisant différentes méthodologies de recherche issues des disciplines artistiques impliquées (arts plastiques ; cinéma ; danse ; design ; esthétique ; histoire de l’art ; littérature ; musique ; philosophie ; théâtre) - mais bien entendu aussi en les dépassant ;
  • permettant une articulation interdisciplinaire et extra-disciplinaire à l’art, et/ou donnant aux pratiques artistiques un statut actif dans la recherche universitaire.

     Ce programme a pour intention d'étudier l’intrication des pratiques artistiques dans les sphères politiques et sociales, de la « posture politique » des artistes jusqu’aux « politiques culturelles », et de regarder cette articulation art/politique à partir des nouveaux contextes et nouvelles pratiques :

  • les urgences actuelles : crises écologique, économique, migratoire ;
    déploiement des extrémismes, recul démocratique et conflits armés ;
    luttes de visibilisation des minorités, ; demandes d’un monde plus
    juste, plus vivable ;
  • la généralisation des nouvelles technologies appliquées (IA, internet,
    réseaux sociaux, médias) qui structurent les comportements et sont
    aussi bien de nouveaux leviers de partage et d’actions que d’outils
    de manipulation et de contrôle.

     Ce programme entend ainsi poursuivre et développer les activités déjà menées au sein du champ de recherche « Poétique et politique des arts » du programme de recherche « La fabrique des arts » dans le cadre du plan quinquennal 2018-2023, par le groupe de travail « L’art traversé par le politique : discours, représentations et pratiques », selon cinq thématiques chacune étant identifiée comme un aspect représentatif de l'objet du programme.

1. Les territoires autres

     Le groupe de travail « Territoires autres » cherche à appréhender le territoire, tant urbain que rural, tant sauvage que domestique, comme un espace à investir – ou un espace à échapper –, non seulement selon des approches thématiques et esthétiques, mais aussi d'un point de vue des politiques culturelles en tant qu’espace de mise en relation de publics et d’un artiste ou d’une œuvre.

2. Gestes, postures, agentivité

Si, dans son acception élémentaire, le geste désigne un mouvement corporel, il renvoie plus largement à l’action, à l’attitude et à la posture, c’est-à-dire à l’expression, volontaire ou inconsciente, d’une sédimentation affective et mémorielle. Le groupe de travail « Gestes, postures, agentivité » étudie les modes d’actions artistiques, non seulement en observant les opérations anthropologiques de transmission et de transformation d’un ensemble de motifs gestuels, mais en mettant aussi en évidence leur agentivité politique et sociale au sein des espaces dans lesquels ils sont mobilisés ou observés par les artistes.

3. Les interactions humains / non humains

     Depuis le début du siècle, un nombre grandissant d’artistes élabore des stratégies créatives impliquant des partenaires non-humains, issus du biotope ou en prise avec les évolutions technologiques, et notamment les intelligences artificielles. Le groupe de travail « Interactions humains / non humains » questionne la correspondance ou la dissonance entre les rythmes humains et les rythmes qui lui sont a priori étrangers, et les rapports de pouvoir exacerbés, reconfigurés ou initiés par les algorithmes suite à l'apparente automatisation de la fabrication des images et des regards.

4. Des vies qui ne valent rien

     Le groupe de travail « Des vies qui ne valent rien » estime que l’art peut être le lieu d’un travail de résistance profonde aux diverses formes d’appropriation, d’exploitation ou d’annihilation de la vie et des conséquences réelles et objectives qui en résultent. Il souhaite penser les méthodes et les discours que le geste artistique est capable de mobiliser pour repenser et déconstruire cette intrication profonde entre la vie et sa valeur.

5. Les politiques culturelles

     Le groupe de travail « Politiques culturelles » cherche à décrire et à analyser les rapports de forces, les ententes souterraines, les réseaux d’influence… qui irriguent et constituent les politiques culturelles, selon des approches historiques, sociologiques, économiques, écologiques, mais aussi esthétiques. Il questionne non seulement les liens entre les institutions et les acteurs du champ culturel, les modalités de médiations culturelles ou encore les rapports avec les publics, mais aussi les prises de parole des artistes dans l’espace public ou à destination des institutions, les figures faibles qui échappent à l’institutionnalisation ou les « ratés » des politiques publiques.